Les Chroniques du pangolin #2 – Est-ce-qu’on est pas dans la mer… ?

par | 17 Avr 2020 | 0 commentaires

Résumé des épisodes précédents

Episode #1 : une météo peu ordinaire

    Après avoir fait connaissance avec les animaux à travers une météo pas comme les autres, il est temps d’expliquer ce qui ne va pas et qui justifie cette mise au point au sommet.

Episode #2 – Est-ce-qu’on est pas dans la mer… ?

🌏 — Avant de prendre une décision sur ce que nous allons faire pour lutter contre ce fléau je vous propose de faire un petit exercice pour faire le point. Vous le connaissez sans doute, nous allons utiliser les 6 hommes de Bono.
Je vous rappelle le principe : l’inventeur de cette méthode trouvait que les réunions classiques n’étaient pas efficaces. Entre celui qui critique tout le temps, celui qui ne voit que le bon côté des choses, celui qui a toujours plein d’idées farfelues… À la fin, on obtenait un gros plat de spaghettis bolognaise bien emmêlé ! Il en a déduit qu’on avait 6 façons de penser qui se mélangent. Elle sont toutes utiles et importantes mais inefficaces si nous les utilisons toutes en même temps. Certains utilisent des couleurs pour représenter chaque mode de pensée, nous nous allons associer un humain à une façon de penser. Cela va nous faire gagner en efficacité et en plus nous verrons que l’humain n’est pas si mauvais…

 

🐻 —  L’humain pas mauvais… tu parles !

 

🌏 — …Hum, voilà l’ordre dans lequel nous allons aborder chacun des modes de pensées : le premier mode, c’est l’organisation de la pensée. Et qui mieux que l’Allemand peut nous aider ?! Nous sommes déjà dans cette première étape en vous expliquant les consignes.
Le second, ce sera le Portugais. Dans ce mode de pensée, nous nous attacherons aux faits, rien qu’aux faits.
Ensuite, nous passerons dans le registre des émotions avec l’Italien, “Mi Amorrr” !
Puis nous passerons au positivisme avec l’Irlandais. L’Irlandais, c’est celui qui sourit tout le temps et qui voit le bon côté des choses.
Quand y’en a marre, y’a pas Malabar mais plutôt le Français ! Vous savez c’est le râleur, celui qui voit le verre à moitié vide… Bon c’est l’humain le plus pessimiste quoi.
Après avoir pris la température avec le positif et le négatif, nous passerons à la créativité. C’est-à-dire que nous essaierons de créer, innover, inventer à partir de ces constats. Pour cela, l’Australien sera notre homme. Oui… il parait selon une étude que c’est la nationalité la plus créative !
Pour finir, nous reviendrons avec l’Allemand pour établir un plan d’action.
Je vous affiche ici un guide pour cette méthode : Lien
C’est bon pour vous ?

 

Tous sauf un — Tous sauf un : Oui !
🐱— Mouais… ça va être long et j’ai mes griffes à faire… Miaou !

 

🌏 — Avant de commencer, pour que l’exercice porte ses fruits et pour bien nous mettre dans le mode de pensée, nous allons à partir de maintenant fermer les yeux.
Parfait… A mon “top”, vous les ouvrirez, et vous ferez face à un… Portugais. C’est l’humain qui ne parle que des faits, rien que des faits. …Top !

 

🐼 —  Mais… je ne vois pas de Portugais ?

 

🐱 — Quel imbécile…

 

🌏 — C’est juste un concept, imagine que tu vois un Portugais et qu’il ne te parle que des faits. C’est juste de l’imagination, pour te mettre dans le bon mode de pensée.
(Soupir)… Bref, voilà la consigne : en 5 minutes, est-ce que trois d’entre vous veulent bien faire un récap’ de la situation en se concentrant sur les faits, les chiffres ?

Vas-y Baleine.

 

🐳 — Dans les océans nous touchons le fond. Comme j’ai dit tout à l’heure, une grande partie de la barrière de corail australienne a blanchi, et ne récupérera probablement pas. Près de la moitié des récifs coralliens ont disparu ces 30 dernières années.
Au départ nous pensions être en sécurité dans la mer profonde, c’est pourquoi nous y avions migré, mais des filets viennent nous cueillir de plus en plus loin et de plus en plus profondément. Et ils ne nous laissent pas de répit. 1000 milliards de poissons sont abattus chaque année. Quand ils les tuent, lors de la remontée des filets, la vessie natatoire explose, les yeux sont arrachés des orbites, l’estomac et l’œsophage ressortent par la bouche. Ça me donne le mal de mer de vous dire tout ça, mais c’est important d’en prendre conscience. Pas mal d’autres espèces de poissons se retrouvent coincées à cause des morceaux de plastiques pendant que d’autres s’étouffent en voulant les manger.
Nous sommes à la recherche de nos amis les merlans et les cabillauds qui semblent presque avoir disparu. Ou… peut-être ont-ils pris le large ? Les populations d’espèces de poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles ont diminué de 60 % en seulement quarante ans ! C’est un écocide… Nom d’un calamar ! C’est du jamais vu. J’en suis toute tournemoulée… Aussi surprenant que ça puisse paraître, même notre ami ici présent Poisson rouge subi un génocide animalier tant les ventes finissent par un nombre incroyable de poissons morts : sur environ 35 millions de poissons rouges vendus en France tous les ans, plus de 95% de ceux-ci vivent moins d’un an !
Quand je navigue je croise quelques algues qui migrent vers les côtes dans l’espoir d’une vie meilleure, mais je ne suis pas sûre que ce soit vraiment mieux là-bas.
Récemment je suis passée par le détroit de Béring, entre la Sibérie et l’Alaska, et j’ai vu que la glace n’y est plus ! Et que des bateaux passent par là ! C’est pour nous catastrophique ! Sans parler de la taille de l’océan de plastique qui vogue dans le nord de l’océan Pacifique… il a désormais atteint 7 fois la taille de la France.
Mes amis les ours polaires sont menacés par les activités pétrolières et chimiques. Oh là là ! Je m’arrête là parce que sinon je pourrais y passer des heures. J’ai dit.

 

🌏 — Merci Baleine. Loup à toi.

 

🐺 — Ok, de mon côté le bilan n’est pas meilleur.
Il y a plus de 7 milliards et 700 millions d’humains sur la planète. En tête l’Inde et la Chine avec plus de 1 milliards 300 millions pour chaque pays. Les populations vieillissent de plus en plus. Je vois quand-même une prise de conscience chez certaines personnes mais à l’inverse, j’en vois d’autres qui polluent bien plus qu’avant. Ils sont en guerre contre nous…
Voilà quelques chiffres : en 40 ans sont tombés 60% de nos camarades les animaux sauvages. Ils abattent chaque année 100 milliards d’animaux dans les abattoirs. Les animaux n’ont plus de lieu pour vivre et logiquement, ils meurent. Afin d’étendre les zones urbaines et agricoles, ils détruisent des milliers et des milliers d’hectares de forêts, obligeant les espèces à fuir et se retirer ailleurs, dans des zones plus reculées et moins vastes ou pire à se retrouver sans aucun endroit pour vivre. Tel est le cas par exemple de l’orang-outang en Indonésie où les champs de palmiers à huile et de soja ont dévasté son habitat. Aigle pourra en parler mieux que moi, mais j’entends de moins en moins nos soldats les oiseaux. Nous estimons que dans quelques années 50% de la population ne survivra pas. En Australie, un tiers des koalas est mort en un mois et plusieurs espèces uniques, datant de temps très éloignés, ont probablement disparu.
Avec ma meute nous traversons plusieurs pays, et nous constatons que les glaciers des montagnes fondent à la vitesse d’une vie. J’ai l’impression qu’il mènent une guerre éclair à l’échelle de la planète parce que dans 100 ans il n’y aura plus rien ! Au niveau de la forêt, des régions entières sont détruites.
Des régions entières de nos forêts sacrées sont violées et détruites. D’autres sont replantées mais avec seulement une seule essence d’arbre, comme si la diversité nuisait à la planète. Je vois bien qu’ils font la guerre à la nature et que l’économie gagnera. La nuit, il est de plus en plus difficile de se faufiler derrière les lignes ennemies de peur d’en croiser un.
Si les températures venaient à augmenter de 0,5 °C, environ la moitié des espèces pourraient s’éteindre dans leur milieu. Si les températures augmentaient de 2,9 °C… 95% d’entre elles s’éteindraient. Voilà je pense avoir fait le tour. J’ai fini.

 

🌏 — Merci pour ce bilan Loup. Aigle tu seras le dernier à parler.

 

🦅 — Merci Loup et Baleine, je vais prendre la suite.
Nous les oiseaux n’avons plus de quoi nous nourrir
et nous sommes en train de dépérir.
Nos amis les insectes disparaissent,
et ce n’est pas une maladresse.

Le nombre d’insectes à diminué de 70%,
ils ont les mains pleines de sang.
Une des causes ce sont les insecticides,
mais aussi les herbicides et les fongicides.

Quand je vole haut dans le ciel,
je ne vois que des terrains industriels.
Plus d’arbres, plus de forêt,
mais à la place du blé en quantité.

Je parcours des kilomètres pour trouver des proies,
je passe moins de temps à me perdre dans les bois.
Je perds tous mes amis,
comme la tourterelle ou la perdrix.

Nous n’arrivons plus à nous entraider,
parce que nous luttons pour manger.
Si l’entraide est morte
alors la mort est à nos portes.

Je rajoute aussi pour Chat :
je sais que tu aimes bien ça,
mais arrête de jouer avec nous,
s’il te plaît fais le gentil minou.

Sinon tu ne pourras plus faire joujou,
avec les oiseaux comme nous.
Trouve-toi, comme Chien, un bâton
pour nous lâcher le fion.

J’ai une dernière info,
pour ajouter au chaos :
une espèce animale
et même une espèce végétale

disparait toutes les 20 minutes,
provoquant encore plus notre chute.
Je sais c’est assommant
mais j’ai fini pour le moment.

 

🌏 — Merci à vous trois pour ce bilan qui fait froid dans le dos… Nous allons passer au suivant mais avant, une petite pause s’impose.

Yohan

Ecolo, militant, determiné à changer le monde et en quête de sens
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